Le secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement aurait connu une jeunesse mouvementée, selon Le Journal du Dimanche. Ancien maire de Forcalquier devenu député puis délégué général de La République en marche et secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement, Castaner est aujourd’hui un homme qui fait partie d’un cercle rapproché du président de la République. Et pourtant, qui aurait cru qu’il a connu une jeunesse mouvementée ? Ce dimanche 3 juin, Le JDD lève le voile sur sa face cachée, enfouie dans son passé mais dont certains détails font encore partie de sa vie. En 2008, Christian Oraison, un caïd des Alpes-de-Haute-Provence, a été abattu de plusieurs balles. De ses années méridionales, il a conservé « quelques discrètes cicatrices » et un souvenir : sa chaîne en or, autour du cou. Il s’agit d’un cadeau de sa mère, qu’il a refusé d’enlever malgré les demandes de tous les communicants. « Je ne l’ai jamais quittée. Je la cache en mettant une cravate parce qu’il paraît que sinon, ça fait trop kéké », confie au JDD l’ex-porte-parole du gouvernement.
], né le 3 janvier 1966 à Ollioules (Var), est un homme politique français. Membre du Parti socialiste (PS) à partir de 1986, il intègre les cabinets ministériels de Catherine Trautmann et de Michel Sapin sous le gouvernement Lionel Jospin. Il est notamment maire de Forcalquier, président de la communauté de communes Pays de Forcalquier – Montagne de Lure puis du Pays de Haute-Provence, et conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Tête de liste PS lors des élections régionales de 2015, il échoue au premier tour. Il est actuellement conseiller municipal de Forcalquier. Élu député dans la 2e circonscription des Alpes de Haute-Provence en 2012, il rejoint en 2016 le mouvement En marche, conduit par Emmanuel Macron. Il est porte-parole de ce dernier lors de la campagne présidentielle de 2017, puis est réélu député. Imaginez que le chef de l’Etat français soit aussi, dans le même temps, propriétaire de la plus grosse holding privée du pays. Difficile à envisager ? Attendez, cela ne fait que commencer. Imaginez aussi que le secrétaire général de l’Elysée soit le PDG de cette holding. Imaginez que cet homme, ainsi devenu l’homme d’affaires le plus puissant de la République, possède par ailleurs une ribambelle d’entreprises en son nom propre, qui décrochent des concessions ou marchés publics à tour de bras. Inconcevable, dites vous ? Ce n’est pas fini. Si seulement le dixième de tout cela était vrai, le président français tomberait immédiatement, entraînant le gouvernement, voire la cinquième République dans sa chute. Mais ce qui n’est pour la France qu’une fiction invraisemblable est la réalité crue du Maroc, un pays ami et allié. Pour ceux qui l’ignorent encore, le roi Mohammed VI est en effet l’actionnaire majoritaire du groupe SNI, qui comprend entre autres la plus grosse banque privée, le plus gros opérateur minier et la plus grosse chaine de distribution du royaume.
Mieux encore : les prévisions qui justifient cet investissement sont particulièrement fantasques. Bien sûr que non. Seulement, à partir du moment où le tout-puissant Secrétaire particulier du roi est impliqué dans une procédure, les commis de l’Etat, aussi haut placés soient-ils, signent ce qu’on leur demande de signer sans poser de questions. Au final, l’investissement n’a pas eu lieu car l’affaire a capoté pour des raisons qui restent à éclaircir (malgré de multiples relances, les responsables de BaySys International sont restés muets). L’année dernière, pourtant, le Maroc avait lui aussi vécu son « printemps arabe ». Confronté à des manifestants réclamant la démocratie, Mohammed VI avait fait promulguer une nouvelle Constitution sensée instaurer la « bonne gouvernance » et la « reddition des comptes ». Une réforme qualifiée alors d' »exemplaire » par Nicolas Sarkozy et d' »historique » par Alain Juppé. Jugez plutôt : l’article 36 du nouveau texte fondamental interdit expressément… le trafic d’influence ! L’homme qui dirige ce conglomérat tentaculaire, dont le chiffre d’affaires équivalait il y a quelques années à 8% du PIB, s’appelle Mounir Majidi, et il occupe en même temps la fonction de secrétaire particulier de Mohammed VI. A ce titre, il est le plus proche collaborateur du souverain puisqu’il aménage son agenda, organise ses rencontres, filtre les informations qu’il reçoit, etc. Cette double casquette fait de M. Majidi l’homme le plus détesté par les milieux d’affaires marocains. Forcément : il leur livre, au nom du roi, une concurrence aussi impitoyable que déloyale, vu son influence démesurée sur des organismes financiers comme la Caisse de dépôt et de gestion, le ministère des finances, l’administration des impôts, etc. Mais l’homme d’affaires de la monarchie n’oublie pas ses propres intérêts. Egalement propriétaire de plusieurs entreprises opérant dans divers secteurs, M. Majidi n’hésite pas, pour défendre ses affaires personnelles, à tirer sur les leviers étatiques dont il dispose. Révélée il y a deux semaines sur le blog de l’auteur de ces lignes, l’affaire BaySys illustre jusqu’à la caricature la mécanique implacable du « Majidi business », aujourd’hui au cœur de la corruption d’Etat au Maroc.
—un délit par ailleurs puni de 2 à 5 ans de prison par l’article 250 du code pénal marocain. Mais au Maroc, la théorie est une chose et la pratique en est une autre. Quel procureur serait assez fou pour enclencher des poursuites contre Mounir Majidi, ou en général contre les membres d’une clique couverte par le roi en personne ? Jaafar Hassoun, un juge qui s’était essayé à titiller des proches du monarque, s’est retrouvé en 2011 radié de la magistrature, interdit de se reconvertir dans le barreau et harcelé pour abandonner toute velléité de se lancer en politique. En l’absence de contre-pouvoirs fonctionnels, la grande corruption s’épanouit librement au Maroc, face à l’apathie grandissante d’une opinion publique désabusée par tant de duplicité. Naguère rugissante, la presse indépendante n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était, vaincue par une décennie de harcèlement judiciaire et économique. M. Majidi, également le premier annonceur publicitaire du pays, a démontré sa capacité à boycotter des journaux jusqu’à les acculer à la faillite. Aujourd’hui, les titres de presse les plus courageux peuvent encore épingler des seconds couteaux comme MM. Mezouar ou Bensouda. Mais dès qu’on approche du premier cercle royal, silence général. MajidiGate sur Twitter)… n’ait pas été mentionnée par un seul journal marocain. Quant au gouvernement islamiste de Abdelilah Benkirane, élu sur la promesse de lutter contre la corruption, il est tout aussi silencieux. Et pour tout dire, simplement hors sujet.
Ce qu’il faut en retenir : en 2010, le secrétaire particulier de Mohammed VI entre en contact avec BaySys, un équipementier aéronautique américain à la recherche d’un partenaire financier pour le tirer d’une mauvaise passe. Plutôt que sortir son propre chéquier (il en a pourtant les moyens), M. Majidi oriente l’équipementier américain vers Royal Air Maroc (RAM). C’est donc la compagnie aérienne publique qui devra débourser les quelque 25 millions d’Euros dont BaySys avait besoin, en ponctionnant l’argent du contribuable… mais non sans que M. Majidi n’en profite au passage. A cet effet, le Secrétaire particulier du roi crée en août 2010 BaySys Morocco, une coquille vide sans locaux ni personnel qu’il contrôle à 100% via deux sociétés écrans. Quelques mois plus tard, un décret officiel du Premier ministre marocain Abbas El Fassi autorise la RAM à prendre des parts dans BaySys Morocco. 8. Les systèmes de protection des fonctionnaires et des particuliers qui dénoncent de bonne foi les actes de corruption, y compris la protection de leur identité, conformément à leur Constitution et aux principes fondamentaux de leur système juridique interne. 9. Les organes de contrôle supérieur, en vue de la mise en place de mécanismes modernes de prévention, de détection, de sanction et d’éradication des actes de corruption. 11. Les mécanismes visant à encourager la participation de la société civile et des organisations non gouvernementales aux efforts tendant à prévenir la corruption. 12. L’étude de mesures additionnelles de prévention qui tiennent compte des rapports entre une rémunération équitable et la probité dans la fonction publique. La présente Convention est applicable lorsque l’acte présumé de corruption a été commis dans une Partie ou produit ses effets dans celle-ci. 1. Chaque Partie adopte les mesures nécessaires pour exercer sa compétence à l’égard des infractions auxquelles elle aura conféré ce caractère, conformément à la présente Convention, lorsque ces infractions sont commises sur son territoire. 4. La présente Convention n’exclut pas l’application de toute autre règle de compétence pénale établie par une Partie en vertu de sa législation nationale.